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L’eau et les Chasseloutis

Les fontaines (suite)

D 5 février 2023     H 16:11     A Paule Vermylen-Milamant     C 0 messages


Certes nos fontaines ne se sont pas illustrées pour leurs vertus miraculeuses non plus attiré des pèlerinages comme le fit la "Fontaine aux ladres" de la Grange du Bois. Aucune non plus n’a offert aux laveuses en hiver la douceur de son eau naturellement chaude comme celle de "Chaud’eau" à Leynes. Nos fontaines répondaient simplement au sens ancien du mot désignant une eau vive qui sort de terre et se répand à la surface du sol. La plus importante de ces sources sur le territoire de Chasselas était et demeure encore

La source des Renauds

Sur ce vieux plan où j’en ai repéré neuf elle s’appelait "Notre Dame es Grépillons".
La possession d’un point d’eau, source de convoitise a souvent fait l’objet de querelles, de conflits, voire de détournements et de procès ! Cette source n’y aura pas fait exception.

Au XIXe siècle, en 1854 un lavoir, aujourd’hui disparu y avait été aménagé.
Un extrait du greffe du tribunal daté du 6 octobre 1885 fait état de la conciliation intervenue entre les sieurs Charmont, Chavanne et la commune pour l’exploitation de la source qui sera canalisée en 1885/86.
En 1927 le conseil municipal décide : "Vu que l’agglomération dite de la Place n’est alimentée en eau potable que par la pompe située près du lavoir... que par période cette eau est absolument impropre à la consommation... du principe d’un projet tendant à amener l’eau du hameau dit "vers l’église", fontaine publique, provenant de la prise d’eau des Renauds, déclarée propre à la consommation, jusque vers la place. "

Mais ce n’est qu’en 1932 que sera aménagé à partir de cette source le premier réseau de distribution d’eau de la commune. Il desservira les maisons de l’église, la fontaine, le lavoir, l’abreuvoir, la grande charrière. Il en coûtera à ses utilisateurs un abonnement de 60f pour 1 seul robinet et 250 litres d’eau par jour. Seulement deux familles de la Grande Charrière souscriront un abonnement ! Le prix fut jugé exorbitant pour les gens du village qui pouvaient la puiser gratuitement au puits de leur cour ou à celui du quartier et faire boire le bétail dans les retenues pratiquées le long de la rivière ou dans les abreuvoirs alimentés par des sources. Le travail nécessaire pour puiser ou manœuvrer le balancier n’entrait pas en ligne de compte !
Mais à cette époque on commence à se soucier de l’hygiène, on réglemente et on informe : pas d’écoulement des eaux de vaisselle, du purin, des vidanges, pas de fumier à moins de 15 m d’un puits. Le garde-champêtre pourra après avertissement dresser un procès verbal aux contrevenants !

Aux Renauds, en 1947, sur le terrain où s’élevait une maison aujourd’hui disparue existait encore une boutasse. L’occupante des lieux Jeanne Combier y allait quérir son eau jusqu’au jour fatal où... elle s’aboucha dans la mare et s’y noya. Mon père appelé sur les lieux pour la récupérer l’attrapa par ses jupons. Elle était bien morte. Ce n’était pas un suicide non plus. Elle tenait encore en main une casserole que mon père reconnut pour y avoir pratiqué quelques points de soudure...

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